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Les élèves mentent

C’est l’une des mantras du Dr. House : « les patients mentent ». En plongée, c’est la même chose : les élèves mentent.

Je reviens de mon premier stage technique de formation de N2 en tant qu’encadrant, et c’est ce que j’ai pu constater. Le premier jour était notamment dévolu au test du lestage. Une tendance générale des plongeurs est de se sur-lester. C’est particulièrement vrai des plongeurs peu expérimentés, qui maîtrisent mal leur ventilation. Deux tests classiques peuvent donc être réalisés.

Premier test : au début de la plongée, avant de s’immerger, on dégonfle les gilets, on respire normalement, et l’eau doit atteindre approximativement le milieu du masque. Si on coule ou que l’eau arrive plus haut, c’est qu’on est sur-lesté.

Deuxième test : en fin de plongée, au palier, le plongeur doit se maintenir à niveau, stab vide, en respirant normalement.

Le problème de ces deux techniques est le même. Elles visent à corriger un sur-lestage. Ce sur-lestage est provoqué par un manque, voire une absence totale, de maîtrise de la ventilation. Or ces deux techniques requièrent la même capacité du plongeur : respirer normalement dans l’eau. Posez la question à un plongeur peu expérimenté en début de stage : il vous répondra qu’il respire normalement alors qu’il est en « ventilation haute ». Les poumons sont pleins, et il ne les vide que légèrement pour respirer.

Conclusions : cet exercice doit impérativement, à mon sens, se préparer calmement avant de se mettre à l’eau, pour que l’élève puisse évaluer plus correctement son niveau de ventilation. Il doit aussi être répété au cours du stage. Le stress diminuant et l’assurance augmentant, la ventilation aura tendance à se stabiliser et à se normaliser, et de nouveaux kilos supplémentaires pourront être enlevés, pour le confort et la sécurité du plongeur et de sa palanquée.

3 commentaires

  1. seguin thierry dit :

    Je ne me présente pas car on se connaît bien, et j’ai fais parti des « encadrés » de ce stage.
    Ce qui me gène dans ta présentation c’est le titre : les élèves mentent…
    Si je suis entièrement d’accord sur le problème du lestage, pour en être un des acteurs concerné, je ne comprends pas l’idée de mensonge.
    En effet, je suis sincère si je dis que mon confort s’établit sur un lestage dit « trop important ». Je n’ai pas le sentiment de mentir et encore moi de me mentir. Charge au « médecin » formateur de me faire ressentir le pourquoi je suis trop lesté. Mais je n’ai surtout pas l’attitude du menteur qui par définition fait ou dit les choses dans l’intention de tromper !

    Bonne nuit, il se fait tard, et à jeudi

    Thierry

    • JB dit :

      Oui, c’est un titre accrocheur et provocateur. Mais le rapprochement avec la série Dr. House m’a néanmoins semblé intéressant. En tant qu’encadrant, où j’avais autant à apprendre que les élèves, poser un diagnostic d’un problème de stabilisation n’est pas évident, et poser des questions à l’élève n’est pas suffisant pour établir le diagnostic. En toute bonne foi, sa réponse ne signifiera pas la même chose pour lui que ce qu’elle signifie pour l’encadrant plus expérimenté. Il faut trouver la bonne question, trouver des critères objectifs et les partager avec l’élève pour qu’on parle de la même chose, et reposer cette question plusieurs fois.
      Loin de moi l’idée que les élèves mentent à dessein de tromper l’encadrant.

  2. Nicolas dit :

    Moui.

    J’ai toujours eu du mal avec cette course à l’allègement. Surtout avec la deuxième technique, quid du jour ou par manque de pot on à moins d’air dans le bloc que le jour ou on a idéalisé sont lestage pile poil, un palier long à faire en pleine haut et qu’on se retrouve léger léger? Bha on fait le contraire du symptôme décrit on respire poumons à moitié vide => mauvaise ventilation inconfort au palier etc… Personnellement je suis certainement trop lourd d’environ 1kg que je conserve pour mon confort personnel car j’aime pas luter contre la poussée d’archimède quand j’ai du palier à faire ni faire une remontée peu contrôlée de mon dernier palier à la surface ….

    Nicolas